entretien avec Carmina M, membre de l’Opus Dei depuis 40 ans
14 septembre 2011 § Poster un commentaire
Carmina est membre de l’Opus Dei depuis plus de 40 ans. Elle a vécu avec Catherine Tissier plusieurs années. Elle a été blessée par les accusations injustes portées par cette dernière contre l’Opus Dei. Nous avons souhaité lui donner la parole aujourd’hui
Propos recueillis par le Service d’information et communication
Catherine Tissier a été membre de l’Opus Dei mais a souhaité ne pas poursuivre son chemin dans cette institution. Elle l’a d’ailleurs durement attaquée. Pourquoi acceptez-vous répondre aujourd’hui à nos questions ?
Je ne conteste pas qu’elle ait vécu une période difficile et qu’elle ait souffert. En même temps, j’éprouve aujourd’hui le besoin de parler car ce que disent Catherine Tissier et ses parents est faux. Cela ne correspond pas à la réalité et donc à la vérité. Vous comprendrez que ces attaques contre des personnes de l’Opus Dei me fassent mal. Je trouve cela injuste. Cela fait plus de 40 ans que je suis dans cette institution et je ne peux laisser dire autant de choses fausses sans réagir, même si je compatis sincèrement à sa souffrance personnelle.
Elle dit avoir été exploitée. Qu’en était-il en réalité ?
J’ai habité avec elle pendant plusieurs années et j’étais la responsable du foyer où elle habitait à l’époque. Je peux vous dire que la réalité est là encore très différente de ce qu’elle évoque. Catherine Tissier suivait un horaire aménagé : se levait très souvent tard, faisait une bonne sieste et se couchait très tôt. Elle avait peu de résistance physique et je le savais. Ma vocation me pousse à vivre la fraternité, l’attention envers chacun. En tout cas, c’est comme cela que j’essaye d’orienter ma vie et je me suis efforcée de vivre cela aussi vis-à-vis de Catherine.
Est-ce qu’un horaire et des charges de travail trop lourdes lui étaient imposés ?
Ce n’était pas le cas. Le métier de l’hôtellerie est plutôt exigeant, c’est vrai, et suppose d’ordinaire un certain rythme de travail, mais dans son cas c’était plutôt « un travail tranquille » à faire la plupart du temps assise : elle cousait et parfois aidait à repasser du linge.
Etait-elle libre de voir sa famille ? quelles étaient les relations qu’elle entretenait avec ses parents ?
Bien sûr et de toute façon, elle était majeure et faisait ce que bon lui semblait. Elle avait des relations un peu complexes avec ses parents. Parfois cela se passait bien et parfois elle était mal à l’aise avec eux et je l’encourageais beaucoup à aller les voir.
Est-il vrai qu’elle était obligée de consulter un médecin de l’Opus Dei ? En tant que responsable du foyer où elle habitait l’avez-vous obligée à prendre des neuroleptiques comme elle dit ?
Là encore, cela m’attriste parce que c’est totalement faux. Evidemment Catherine Tissier a toujours été libre de voir les médecins qu’elle voulait et d’ailleurs, elle a consulté de nombreux médecins. Si elle voyait, parmi d’autres, un médecin qui par ailleurs était père de famille et membre de l’Opus Dei, c’est qu’elle avait une grande confiance en lui et cela, elle me l’a confié.
Elle prenait d’elle-même les traitements que les médecins lui donnaient, je ne me suis jamais occupée de ses médicaments et jamais de ma vie je n’ai conseillé à qui que ce soit de prendre des neuroleptiques!
Pouvez-vous nous confirmer qu’en tant que responsable vous lui preniez tout l’argent de son compte en lui demandant de signer des chèques en blanc ?
Non, je ne peux pas le confirmer car c’est faux. Elle disposait de son salaire et payait tous les mois une pension à l’association gestionnaire de la maison dans laquelle elle vivait et qui correspondait à un loyer et aux frais de nourriture. Pour le reste, elle gérait comme elle l’entendait. Je ne lui ai jamais demandé de signer des chèques en blanc.
Comment était la vie avec elle ? Avez-vous des anecdotes de « petits évènements quotidiens » qui vous auraient marqués ?
Je me souviens d’elle comme d’une personne douce et délicate de santé. Elle était très douée de ses mains et faisait facilement des « choses manuelles » pour les autres. Elle s’intéressait à la vie des « peoples » qu’elle lisait dans des news magazines et elle aimait la raconter aux autres. Je me souviens aussi que lorsqu’il y avait des tensions avec sa famille, elle se renfermait en elle-même et montrait un état de grande fatigue.
Comment expliquez-vous son attitude vis à vis de l’Opus Dei ?
Elle aurait pu quitter la prélature de façon simple, tout le monde aurait compris. Il me semble qu’un élément extérieur a dû entrer en ligne de compte car Catherine a été très heureuse dans sa vocation, elle aimait l’Opus Dei. C’était plutôt une personne gaie. Je ne m’explique pas aujourd’hui son agressivité.
Paris, le 14/09/2011
Service d’information et communication de l’Opus Dei en France
Contact presse, Patricia Laporte: 06 44 17 81 54
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